Les Centres de Rencontres et d’Hébergement sont des associations sans but lucratif reconnues par la fédération Wallonie-Bruxelles comme Centres de Jeunes (au même titre que les Maisons de Jeunes).
Ils vous accueillent en groupe ou en famille pour un hébergement de qualité, dans un objectif d’éducation permanente ; et ont pour mission de mettre à disposition de leurs visiteurs une infrastructure adaptée (en terme de locaux et d’équipement), une information pertinente sur leur lieu d’implantation, ainsi qu’une palette d’activités (classes vertes, camps de vacances, tourisme social, découverte nature, etc.) proposées sur base de thèmes ou non afin d’aider les équipes d’animation des groupes dans l’organisation de leur programme.
Ils ont aussi pour mission de favoriser la rencontre entre les groupes et individus qui les fréquentent, ainsi que l’ouverture à la communauté locale et les échanges.
Résumé de notre plan quadriennal 2021-2024
Hypothèses générales de travail
La grille d’écriture du plan quadriennal imposé prévoit que la partie évaluation soit insérée après les hypothèses de travail. Dans le document, vous la trouverez donc en partie 4 mais méthodologiquement l’équipe a d’abord réalisé l’analyse et l’évaluation afin de fixer les priorités de travail pour les 4 ans à venir.
Pour faire écho à l’analyse ainsi que l’évaluation du plan échu effectuées à ce moment charnière que représente la construction d’un nouveau plan d’actions, les grandes orientations suivantes seront prises :
- Lutter contre le déterminisme social en éveillant les jeunes à d’autres réalités sociales et culturelles
« On entend par déterminisme social, la théorie (selon Bourdieu ou Durkheim avant lui) qui soutient que toutes les actions humaines sont déterminées par leurs états antérieurs sans que la volonté puisse changer quoi que ce soit à cette détermination. Les humains, dans ce système, n’ont donc pas de libre arbitre et, s’ils croient le posséder n’en possèdent que l’apparence(…). Il n’y a de remise en cause véritable de la liberté que lorsque le contexte social détermine le comportement des Hommes même là où ils se croient libres de toute influence, même là où ils pensent que leurs actes ne sont le fruit que de leur raison et de leur volonté. »
Article publié par Béatrice BORGHINO du Pôle ressources Sport, éducation, mixités, citoyenneté – Centre de documentation français spécialisé dans les domaines précités – in http://doc.semc.sports.gouv.fr/documents/Public/FC_determinisme_social_2016.pdf
En travaillant la citoyenneté active, l’autonomie (affective et intellectuelle) et l’émancipation sociale, nous voulons lutter contre le déterminisme social et la reproduction des schémas familiaux « toxiques » qui empêchent souvent notre public d’avancer et de s’épanouir pleinement.
Dans les quatre années à venir, afin de mettre en œuvre cette priorité, nous allons développer plusieurs axes de travail :
Tout d’abord, nous travaillons toujours en appliquant des méthodes non-formelles et des projets pour que les jeunes ne soient pas dans un contexte de pédagogie descendante mais qu’ils puissent (s’) écouter, parler, avoir une réflexion et agir de leur propre initiative. Par ce biais, nous désirons que les jeunes aient une meilleure vision de leurs propres capacités et d’eux-mêmes. De cette manière, ce sera l’occasion de renforcer leurs compétences sociales (traitement de l’information, relations aux autres et adaptabilité), citoyennes, artistiques, …
Grâce à nos actions, les jeunes sont régulièrement amenés à se positionner, à argumenter, à se remettre en question, … De cette façon, les jeunes peuvent grandir sur le plan personnel, social et intellectuel. En résumé, ils s’émanciperont au point de vue individuel.
Concrètement, nous mettons en place des activités socio-culturelles, des actions collectives et des projets pour et par les jeunes (Escape Game, voyages, marchés de Noël, pièces de théâtre, projets Erasmus+, …). Notre public est activement impliqué dans l’organisation, la mise en place et l’évaluation de chacune d’entre elles. Cet axe de travail reste prioritaire pour l’équipe. Selon les projets et les jeunes, l’implication dans les activités sera différente. Les trois niveaux d’implication se côtoient toujours puisque certains jeunes seront dans le vivre ensemble tandis que d’autres seront dans la participation associative et d’autres encore vivront le projet en posant des actions ou des réflexions citoyennes.
De plus, à travers les rencontres et l’interaction avec d’autres jeunes de différentes structures, de différentes cultures ou de différentes origines, les jeunes développent leurs capacités citoyennes, critiques et responsables. « Oser bouger pour oser s’exprimer ». Aider les jeunes à sortir de leur village favorise leur autonomie et leur permet de mieux appréhender la vie ailleurs que ce soit au niveau culturel ou social. Ils seront ainsi mieux préparés à un avenir professionnel. C’est dans cette optique que nous travaillons afin de favoriser la rencontre, le dépaysement, le développement de leur esprit critique et l’acquisition de nouvelles compétences.
Notre structure, donne la possibilité à des jeunes de voyager et de vivre des expériences, des projets en groupe. Notre mission d’hébergement permet aux jeunes de rencontrer d’autres jeunes, de découvrir d’autres milieux, d’autres cultures, d’autres réalités, … En d’autres termes, de sortir de leur milieu, de leur zone de confort, pour aller à la rencontre de quelque chose de différent de leur réalité quotidienne. Nous désirons ainsi rompre avec le déterminisme social en travaillant l’émancipation et la participation citoyenne.
Egalement, nous inscrivons et accompagnons certains jeunes dans la formation d’animateurs en centre de vacances afin de leur faire acquérir leur brevet reconnu par la FWB. Ils s’investissent ensuite dans l’animation de groupes d’enfants épaulés par les animateurs du CRH. Nous souhaitons poursuivre cette dynamique et participer, à notre échelle, à la formation des jeunes. Cette dernière reste par définition un atout dans leur projet de vie et leur projet professionnel. La formation d’animateur en centre de vacances s’inscrit dans un processus d’éducation permanente. En plus des compétences techniques liées à celle-ci, cet apprentissage développe des compétences telles que la citoyenneté, la participation, l’esprit critique, la solidarité et la confiance en soi.
Depuis l’ouverture de la décentralisation dans le local d’Olloy, nous travaillons avec un public très défavorisé (économiquement, socialement et émotionnellement). Ces jeunes viennent aux accueils pour voir leurs amis, pour participer à des activités mais également pour s’accorder une pause suite à des difficultés vécues au sein du milieu familial (drogue, alcool, bagarre, huissier, coupure de chauffage, d’électricité, d’eau …). Grâce au dialogue et au lien de confiance établi avec eux, nous les orientons et parfois les accompagnons vers les services adaptés. Certes, ce travail est davantage social que culturel mais il est parfois indispensable de passer par cette étape et considérer le jeune dans son ensemble avant qu’il ne puisse se libérer et s’investir dans la dynamique socioculturelle de l’association. Ce qui est évidemment notre but ultime.
En définitive, favoriser la mise en autonomie des jeunes sur le territoire nous apparaît comme un passage indispensable afin de rencontrer cette priorité d’émancipation sociale et culturelle. Pour ce faire, le CRH est devenu membre d’une coopérative à finalité sociale de type immobilière. Le bâtiment acquis dans ce cadre, sera consacré aux associations du territoire (CRH, CPAS, OISP, EFT, PCS, Mobilesem, Miresem, secteur touristique, …) et bénéficiera d’une partie hébergement avec des logements pour 6-7 jeunes (chambre avec sanitaire, cuisine et la salle à manger communes). La configuration des lieux donnera la possibilité de garder un espace de rencontres afin d’éviter l’isolement et de permettre la naissance de projets et d’activités avec ce groupe de jeunes. Il est évident que la partie sociale du projet serait prise en charge par les associations partenaires à celui-ci. Ce projet est porté avec diverses associations locales et chapeauté par le pouvoir politique local. Il n’est pas encore concrétisé mais nous estimions ne pas pouvoir passer cette opportunité sous silence.
- Améliorer la communication (avec les publics et en termes de visibilité)
- En termes de visibilité
En 2018, nous avons remarqué une baisse significative de fréquentation du public et avons donc besoin de développer notre stratégie de communication pour pouvoir innover, se former, et développer nos activités.
Nous constatons, en interne, un manque de connaissances des outils stratégiques de communication modernes et actuels (internet, réseaux sociaux en vogue, …). La manière dont les gens peuvent fréquenter la structure évolue, leurs exigences évoluent également en même temps qu’internet. Nous avons donc besoin de nous mette à jour par rapport à l’utilisation des nouvelles technologies. Nous projetons surtout d’améliorer notre communication « virtuelle » afin de donner une image plus jeune et dynamique : être plus réactifs sur les réseaux sociaux, être mieux formés aux nouvelles technologies, mettre à jour notre site internet, permettre les réservations en ligne, … Actuellement, nous vivons dans une ère où la technologie et le milieu du digital dominent tous les secteurs d’activités. Il est devenu impossible de se passer d’internet et des nouvelles technologies au quotidien surtout en travaillant avec un public d’adolescents et de jeunes adultes.
De plus, suite à la période de confinement résultant de la crise du Covid 19, nous avons compris toute la nécessité d’être actif et compétent dans le domaine des nouvelles technologies et surtout des réseaux sociaux. En effet, comme tout un chacun, internet fût le seul lien existant entre les jeunes et nous durant cette période d’isolement. Nous avons donc proposé à notre public, durant cet intervalle particulier, des vidéos ludiques avec des défis à réaliser, nous avons contacté les jeunes par différents médias pour des « visio » (WatsApp, Facebook, Snapchat, …), nous avons proposé des aides aux devoirs via webcam, …
La difficulté principale par rapport à notre communication externe (visibilité) est la multiplicité de nos actions liées à notre travail et à notre structure. Nous travaillons avec différents publics et mettons en place différents projets. De ce fait, notre image est, par conséquent, multiple.
Nous allons donc, dans un premier temps, clarifier nos axes de travail par rapport aux différents publics afin que notre communication puisse être plus efficace et donc permettre à plus de jeunes d’avoir accès à nos projets (que ceux-ci soient en hébergement ou pas).
Nous aimerions également que nos différents publics puissent prendre connaissance de nos différents axes de travail. Afin que ceux-ci profitent pleinement des projets et actions mises en place par le CRH.
De plus, dans une optique de pédagogie non-formelle liée à la mise en place de nos projets participatifs, nous partagerons nos connaissances avec les jeunes et les associations partenaires.
- La communication avec les publics (en termes de suivi, d’accueil, mail, …)
En ce qui concerne la communication avec le public « acquis », nous avons remarqué que plus l’équipe s’agrandit et plus la communication informelle devient « scabreuse ». En effet, nous devons réfléchir à de nouveaux moyens efficaces et rigoureux qui permettront de maximiser la communication afin d’éviter des écueils déplorables. Améliorer la communication directe avec ce public permettra d’améliorer l’accueil de celui-ci.
- La communication avec les autorités communales
A la suite des dernières élections communales, la majorité politique a changé et nous nous sommes rendu compte qu’il était nécessaire de réamorcer un travail avec celle-ci. En effet, notre travail, notre projet pédagogique et nos missions ne sont pas toujours connus de celle-ci. Il est donc très important de pouvoir réaffirmer ce qu’est le CRH Relais Verlaine dans le paysage associatif communal et d’entamer un travail de communication avec les nouveaux élus.
Depuis novembre 2019, nous avons désigné une personne en charge de la communication. Cette fonction vient juste d’être créée et a pour nécessité, la mise en place d’un nouvel organigramme au sein de l’association. La réorganisation des postes de travail et l’engagement de nouveaux travailleurs nous ont permis de prendre conscience qu’il était nécessaire de consacrer du temps en équipe pour maintenir la qualité des activités récurrentes et emblématiques du CRH.
- Maintenir la qualité des activités récurrentes et emblématiques de notre CRH
Pendant la période du plan quadriennal échu, l’équipe a concentré ses efforts sur certains nouveaux projets du CRH. On peut désigner notamment la décentralisation à Olloy et la création d’une école de devoirs dans ce même village. Nous nous sommes rendu compte que ces projets ont été très énergivores et que nous avions à certains moments « délaissé » d’autres activités. Aujourd’hui, et pour les quatre années à venir, nous désirons mettre en place des stratégies qui permettrons de mieux répartir les forces de travail sur tous les projets, sans en « oublier » certains. La qualité des activités récurrentes liées à notre association doit être à tout prix maintenue afin de permettre aux autres projets de voir le jour.
Maintenir la qualité des activités emblématiques de notre CRH est une priorité très importante. En effet, cela nous permet de maintenir un taux d’occupation de plus de 50% de jeunes de 12 à 26 ans. Même si aujourd’hui, la fréquentation de ce public est majoritaire, nous estimons que nous devons toujours travailler dans ce sens. Ces quatre dernières années, nous avons œuvré afin d’attirer un public issu de la zone d’action et nous souhaitons poursuivre notre travail dans ce sens. Nous comptons également poursuivre les partenariats avec les centres de jeunes et les organisations de jeunesse et les élargir à des associations que nous ne touchons pas encore actuellement.
Quand on parle de qualité des activités récurrentes, cela passe également par la qualité des infrastructures d’accueil. En effet, maintenir la qualité des infrastructures est une tâche ardue et énergivore. Les normes d’incendie, les exigences de l’AFSCA, la mise en conformité des bâtiments, les petits et gros travaux, … sont aussi importants dans notre secteur que la qualité des projets. Cet état de fait spécifique aux CRH doit être pris en compte dans notre plan quadriennal.